Ce document matérialise la Vision d’un Sénégal Souverain, Prospère et Juste en 2050, d’ici vingt-cinq ans. Il représente une déclinaison stratégique du « PROJET », manifeste qui a suscité l’adhésion massive du peuple sénégalais et conduit à l’élection de Son Excellence Monsieur le Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar FAYE le 24 mars 2024.
Cette Vision entend concrétiser l’aspiration au vivre-mieux de la population sénégalaise. En 2023, le Sénégal est positionné parmi les pays les moins développés au monde, avec un PIB par habitant d’environ 1660 USD (pays à revenus intermédiaires tranche inférieure). Près de deux Sénégalais sur cinq vivent en dessous du seuil de pauvreté, dont près d’un sur deux en milieu rural. Pourtant, le pays dispose d’un capital humain, matériel et immatériel remarquable, encore largement en friche. La Vision Sénégal 2050 entend libérer ce potentiel, en mobilisant les Sénégalais derrière une grande ambition :
Pour cela, un changement systémique sera opéré, pour sortir le Sénégal du cercle vicieux de dépendance et de sous-développement dans lequel il est inséré. En effet, en 64 ans d’indépendance, l’industrie sénégalaise a peu décollé et le Sénégal est resté cantonné à la simple production de matières premières, qu’il exporte brutes sur le marché mondial ou légèrement transformées. Important quasiment tous les produits finis dont il a besoin, sa balance commerciale est extrêmement déficitaire et s’est fortement dégradée durant les dernières années (déficit supérieur à 4000 milliards FCFA en 2023). Minée par ses faiblesses structurelles, l’économie sénégalaise est fortement dépendante de la conjoncture mondiale (prix des matières premières), de l’aide extérieure et des envois de fonds de sa diaspora. Cette dépendance s’est aggravée ces dernières années, avec une explosion de la dette publique. L’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie projette qu’en 2050 la population sénégalaise s’élèvera à 38 987 234 personnes. Près de 20 millions de nouveaux Sénégalais verront le jour les vingt-cinq prochaines années, soit plus que tous ceux qui existent aujourd’hui dans le pays. |
Sans changement structurel de son modèle, le
Sénégal va au-devant de graves problèmes. Si
les ratios actuels d’actifs, de taux d’emploi, de
proportion de l’informel et de taux de chômage
et de pauvreté demeurent les mêmes dans vingtcinq ans, le nombre de travailleurs informels
passerait de 1,8 à 4 millions de personnes, les
chômeurs d’1,2 à 2,7 millions, et surtout le
nombre d’adultes en âge de travailler mais vivant
aux dépend d’autres (inactifs) évoluerait de 4,3
à 9,4 millions alors même que les employés du
secteur formel ne seraient que de 4 millions de
personnes (contre 1,8 million aujourd’hui). Si le
nombre de personnes en situation de pauvreté
demeure égal à 37% de la population, le Sénégal
en 2050 compterait 14,4 millions de personnes
en situation de pauvreté, soit 7,6 millions de
nouveaux pauvres, dont beaucoup d’enfants en
milieu rural. L’équilibre du pacte social national
serait dangereusement mis à mal par un tel
scénario tendanciel. |
En 2050, le Sénégal fera partie des pays à revenus intermédiaires - tranche supérieure.
La richesse nationale rapportée au nombre d’habitants du pays va évoluer d’un niveau actuel de 1660
USD (2023), qui nous classe dans la catégorie des pays à revenus intermédiaires – tranche inférieure,
en compagnie de 51 autres pays1
dont 24 pays africains, à une richesse par habitant de plus de 4500
USD, repositionnant le Sénégal à l’échelon supérieur des pays à revenus intermédiaires. Actuellement,
54 pays constituent ce groupe, dont seulement 8 membres sont africains. En réussissant en une
génération à franchir ce cap symbolique, le Sénégal deviendra l’un des rares pays africains ne profitant
pas d’une économie rentière nourrie de la vente d’hydrocarbures ou de minerais précieux.
Le Sénégalais connaîtra un changement significatif de sa qualité de vie.
L’élévation du niveau de
richesse nationale répartie par habitant aura un impact concret sur la vie de tous les Sénégalais(es).
Plusieurs millions de travailleurs bénéficieront d’un revenu plus élevé, car mieux rémunérés par une
économie plus productive, notamment en zone rurale. Avec ces revenus supérieurs et réguliers, les
Sénégalais(es) pourront mieux se loger, mieux s’alimenter, consacrer des ressources à des loisirs
et sortir de la précarité du lendemain incertain financièrement. L’État, mieux géré et avec plus de
ressources, consacrera plus de moyens et améliorera la qualité de l’éducation et de la santé publiques,
des infrastructures et des moyens de transport public, de l’aménagement urbain, pour une qualité de
vie améliorée sur l’ensemble du territoire national.
Sénégal 2023 | ![]() |
|
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Population (millions d'habitants) |
18 | 39 |
PIB par habitant1660 |
4 500 |
|
IDH | 169e/192 | < 100e*/192 |
Taux de pauvreté (2021/2022) |
37.5% | 10% |
Poids des poles hors Dakar dans le pib |
58% | 71% |
Sources: ANSD,2024,Banque Mondiale-WDI,2024,PNUD,2024 |
Liste des pays à revenus intermédiaires tranche inférieure en 2023 : Angola, Bangladesh, Bénin, Bhutan, Bolivie, Cap Vert, Cambodge, Cameroun, Comores, République du Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Égypte, Eswatini, Ghana, Guinée Conakry, Haïti, Honduras, Inde, Jordanie, Kenya, Kiribati, Kirghizistan , Laos, Liban, Lesotho, Mauritanie, Micronésie, Maroc, Myanmar, Népal, Nicaragua, Nigeria, Pakistan, Papouasie Nouvelle Guinée, Philippines, Samoa, Sao Tomé & Principe, Sénégal, Iles Salomon, Sri Lanka, Tadjikistan, Tanzanie, Ouzbékistan, Vanuatu, Viet Nam, Palestine, Zambie, Zimbabwe
La vision Sénégal 2050 est assise sur un pacte national fondé, d’une part sur la probité et l’intégrité des détenteurs de l’autorité publique (« Jub, Jubal, Jubbanti »), d’autre part sur le civisme et l’engagement patriotique des acteurs nationaux non étatiques. L’indépendance de la justice, le renforcement des corps d’inspection et de contrôle, la transparence et la disponibilité des informations à caractère public, le maintien sans concession de l’ordre public et civique, seront autant de leviers qui matérialiseront ce pacte social national.
Un nouveau paradigme